Une offre de reprise faite en mai a été refusée, mais les contacts entre les deux parties se poursuivent.

Pendant deux ans, Martin Bouygues n’a pas changé de discours. Après l’entrée manquée au capital d’Orange en 2016, pas question de se relancer dans une quelconque opération de fusion dans les télécommunications ni de déstabiliser Bouygues Telecom, en convalescence. Cette période est révolue. Le patron du groupe s’est laissé convaincre par son banquier Grégoire Chertok, associé au sein de la banque Rothschild, que SFR pouvait représenter une opportunité. Des pourparlers ont été ouverts au printemps, notamment avec le fonds CVC, pour monter une offre.

En cas de rapprochement, le duo contrôlerait un tiers du marché du haut débit et 39 % du marché du mobile

Mais les choses ne se sont réellement concrétisées qu’à partir de la mi-mai, quand Martin Bouygues a rencontré Patrick Drahi, le patron d’Altice (maison mère de SFR), comme l’a révélé Le Canard enchaîné. Les banquiers des parties, Rothschild pour Bouygues et Lazard pour SFR, ont travaillé en parallèle. Le rendez-vous entre les deux patrons n’a pas abouti, Lazard adressant, selon nos informations, une fin de non-recevoir à l’offre faite par les dirigeants de Bouygues.

Combien Martin Bouygues a-t-il proposé ? Souhaite-t-il laisser une place à Patrick Drahi dans la nouvelle entité, comme l’explique Le Canard enchaîné ? Mystère. Les analystes, eux, valorisent SFR à 24 milliards d’euros – dont 16 milliards d’euros de dette –, explique Stéphane Beyazian, analyste chez Raymond James. Selon lui, un rapprochement entre Bouygues Telecom et SFR générerait pour les parties 2 milliards de revenus supplémentaires, en mettant fin à la guerre des prix. Le duo contrôlerait un tiers du marché du haut débit et 39 % du marché du mobile.

Source : https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/06/14/telecommunications-bouygues-s-interesse-de-nouveau-a-sfr_5314764_3234.html